Togo : Interdiction de la DMK, Edem Kwasi Atsu accusé d’avoir provoqué la chute de la coalition
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Lomé, septembre 2025 – La crise interne qui secoue la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) vient de franchir une nouvelle étape. Le ministre de l’Administration territoriale a annoncé l’interdiction de toute activité politique menée au nom de la DMK, au motif que la coalition n’a jamais eu d’existence légale. Cette décision a ravivé les tensions au sein de la famille politique héritée de feu Dr Gabriel Agbéyomé Kodjo et de son mentor, l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro.
Une coalition fragilisée par les scissions
Déjà affaiblie par une scission majeure en 2023, qui avait vu une partie de ses membres créer la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP), la DMK s’est progressivement enlisée dans des querelles internes. Aujourd’hui, elle s’effondre sous le poids d’accusations croisées, incapable de maintenir l’unité nécessaire pour incarner une alternative politique crédible.
Pour certains observateurs, l’interdiction de la DMK n’est que la conséquence logique de divisions internes profondes, longtemps contenues mais devenues irréversibles.
Le courrier qui a tout changé
Un ancien membre influent de la DMK, désormais engagé au sein de la Synergie Nouvelle pour la Libération du Togo (SYNOL-Togo), affirme que la décision des autorités n’est pas une simple initiative du gouvernement. Elle aurait été provoquée par un courrier adressé le 15 septembre dernier au ministère de l’Administration territoriale.
Selon ce témoignage, le courrier demandait explicitement la “dissolution” de la DMK. Son auteur présumé n’est autre que Edem Kwasi Atsu, médecin togolais résidant dans la diaspora, qui s’était autoproclamé “Président de la République du Togo par intérim” après le décès d’Agbéyomé Kodjo. Il se présente également comme président du Conseil d’État du “Gouvernement en exil”.
Edem Kwasi Atsu au centre des polémiques
Nommément cité par plusieurs anciens compagnons, Edem Kwasi Atsu est accusé d’avoir sciemment coulé la DMK en initiant cette démarche auprès du ministère. Pour ses opposants, il s’agit d’une trahison politique, un calcul destiné à s’approprier symboliquement l’héritage de Kodjo et de Kpodzro.
Certains vont plus loin et qualifient son comportement de “psychopathique”, estimant qu’il aurait instrumentalisé la situation pour asseoir sa propre légitimité dans la diaspora, tout en affaiblissant les bases de l’opposition nationale.
Une opposition encore plus fragmentée
Avec cette interdiction, la DMK rejoint la longue liste de coalitions d’opposition disparues dans la discorde. La création de la SYNOL-Togo illustre la dispersion des forces qui devrait profiter au régime en place.
Beaucoup de militants s’interrogent désormais : la stratégie de lutte pour l’alternance est-elle définitivement compromise ? Certains redoutent que l’élan porté par la DMK lors de l’élection présidentielle de 2020 soit désormais enterré.
Et après ?
La décision gouvernementale, soutenue par la démarche attribuée à Edem Kwasi Atsu, soulève des interrogations :
- Qui peut encore revendiquer la légitimité de parler au nom de la DMK ?
- L’opposition peut-elle surmonter cette nouvelle implosion et reconstruire une dynamique unifiée ?
En attendant, le nom d’Edem Kwasi Atsu cristallise toutes les polémiques. Ses partisans affirment qu’il poursuit la vision de Mgr Kpodzro et d’Agbéyomé Kodjo. Ses opposants, eux, l’accusent d’avoir précipité la fin de la DMK et offert une victoire politique sans effort au régime.