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Touche pas à mon Togo

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Décidément, “l’élection présidentielle” du 22 février 2020 continue de faire des vagues, et rend furieuse une certaine catégorie de nos compatriotes, qui se claquemurent dans le déni, parce que le choix fait le 22 février 2020 par le peuple togolais, n’est pas conforme à leurs attentes personnelles. Ces Togolais auraient voulu que l’intérêt général s’efface devant le leur. Seulement voilà, ça ne marche pas ainsi avec un peuple en détresse, qui lutte pour sa survie avec un courage admirable. Si la politique n’est pas une science exacte, elle n’autorise pas pour autant le flot de divagations et d’incantations compulsives, dont on se sert pour justifier l’injustifiable.

De quoi s’agit-il ?

Ces derniers temps, certains “observateurs” nationaux se complaisent à produire des “analyses”, qui ne tiennent pas compte de la situation politique concrète de notre pays. Loin s’en faut. Ces compatriotes s’obstinent à minimiser le caractère éminemment dangereux du régime qui sévit sur la Terre de nos Aïeux, à savoir une dictature qui n’est pas seulement militaire, mais aussi mafieuse. Car, depuis l’irruption sanglante de la dynastie des Gnassingbé dans la vie des Togolais, notre pays est transformé en une zone de non-droit, infestée par la pègre internationale, des voyous en col blanc et leurs “valets locaux”. Que dis-je, des mercenaires sans foi, ni loi, sans âme, ni conscience.

Dès lors, on a du mal à comprendre comment et pourquoi certains en soient encore à préconiser des solutions qui sont pires que le mal, en tout cas aux antipodes d’une lutte de libération, pour le plus grand plaisir du despote. Dans la mesure où cette agitation stérile revient à préconiser un statu quo ante, dont le seul bénéficiaire n’est autre que l’oppresseur.

En effet, comment peut-on encore prétendre que personne n’est sorti vainqueur de “l’élection présidentielle” du 22 février 2020? Seulement parce que l’on déteste le candidat choisi par les Togolais? Pourquoi pas? Après tout, il n’est pas donné à n’importe qui de faire la distinction entre l’intérêt général et ses préférences personnelles, de ne pas confondre la lune avec le doigt qui la montre.

Mais alors, il faut avoir le courage de dire clairement de quel côté l’on penche. Il est insupportable, voire même écœurant de demander à Agbéyomé de libérer les Togolais en quelques heures, performance que nos héros n’ont pas réussi à faire en plus d’un demi-siècle d’agitation politicienne. On prétend que personne n’a gagné le 22 février 2020. Ok. Mais pourquoi passe-t-on tout son temps à faire le pied de grue devant les bureaux des ministres du despote, en vue d’organiser amicalement avec l’ennemi du peuple, une prétendue conférence devant organiser les prochaines bouffonneries dites sénatoriales.

Mais que l’on ne s’y méprenne pas, je ne suis personnellement pas un adepte enthousiaste d’élections organisées par un dictateur allumé du genre de celui qui sévit au Togo. Je n’admire pas davantage ceux qui, sous prétexte de faire des analyses sophistiquées, suggèrent sournoisement le “statu quo ante”, qui les conduira fatalement à des petits arrangements avec les bourreaux du peuple. Et quelle est cette fâcheuse propension à dénigrer systématiquement le candidat de la DMK, en proclamant, par exemple, que toutes ses démarches seraient illusoires, un feu de paille sans lendemain? Comme si l’on souhaitait que la DMK échoue, pour avoir le petit plaisir honteux de proclamer par après : “je vous l’avais bien dit”. Où sont les intérêts supérieurs du peuple togolais dans cette chorégraphie grotesque? Le ponce-pilatisme qui fait rage dans certains cercles bien-pensants, est la forme la plus abjecte de la démission morale.

Alors que faire ?

Le militant politique que je suis, n’est ni rêveur, ni adepte du tout ou rien. Je scrute attentivement la situation concrète, telle qu’elle se présente, non pas comme je voudrais qu’elle soit. Je m’appuie, ou plutôt, je me sers de toutes les occasions, sans me pincer dédaigneusement le nez, pourvu qu’elles conduisent à l’objectif final, qui est la libération du Togo des serres de ses ennemis. Cette réalité, que cela plaise ou non, c’est, en l’occurrence, la victoire d’étape incontestable du peuple togolais tout entier en la personne du Togolais Gabriel Agbéyomé Messan Kodjo, à “l’élection présidentielle” du 22 février 2020.

Quand on aime son peuple, on redore ses choix. Cependant personne n’est assez naïf pour penser que la seule victoire du peuple dans les urnes, suffirait à bouter dehors Gnassingbé Faure et ses acolytes. Si la bête est atteinte, elle n’a pas encore rendu l’âme, et reste accroupie devant les portes de la cité, prête à dévorer tout ce qui bouge, y compris les petits malins imprudents, qui convoitent ses faveurs, en la caressant dans le sens des poils.

Voilà pourquoi j’en appelle une fois encore à l’unité de tous ceux qui aiment le Togo et son peuple, à faire de cet événement survenu le 22 février 2020, une rampe de lancement de la remobilisation populaire, seul moyen efficace de parachever notre œuvre commune de libération nationale.

Pitié, chers compatriotes, pitié, le Togo n’en peut plus, les Togolais sont sur les rotules. Agissons ici et maintenant, sous peine d’être jugés très sévèrement devant le tribunal de l’Histoire, même après notre mort.

Haut les cœurs ! La lutte continue !

Isidore LATZOO
2 mars 2021

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