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Exigence de reformes : l’ANC de J-P Fabre en zone de turbulences

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Le 10 octobre 2020 dernier, presque 8 mois après la présidentielle de 2020 qui consacra la victoire de la DMK conduit par SE DR Gabriel Agbéyomé Kodjo, l’ANC tenait son Conseil national. Soucieux de sa perte de vitesse, ce conseil devait remettre les pendules à l’heure et sonner la remobilisation.

Environ six mois après ce Conseil national, sa fédération Europe-Asie adresse un courrier au bureau national et à toutes les fédérations, tout en exprimant sa désapprobation de la ligne du parti et en appellant à la tenue d’un congrès extraordinaire.

Rappelons que ce courrier de la Fédération Europe-Asie de l’ANC, est l’enième après plusieurs autres adressés en vain au bureau national. Un courrier qui sonne à la fois comme un désaveu de la direction et une invite à des réformes profondes. Un pavé dans la mare qui intervient inopportunément à un moment où le parti tente de reprendre du poil de la bête.

La lettre est signée par les principaux leaders de la Fédération Europe-Asie dont Lucien Hounkali et Gbati Zoumaoro. Elle est adressée au Bureau national, à toutes les fédérations du parti et aux sections.

La liste des signataires

Lucien HOUNKANLI : Président fédéral et Président de la section Anc-UK
Augustin MENSAH : Secrétaire fédéral
Gbati ZOUMARO : 2ème Secrétaire fédéral Adjoint et Président de la section Anc-BENELUX
Victor TOSSOU : Conseiller fédéral et Président de la section Anc-ALLEMAGNE
Thomas SOSSAH : 1er Trésorier fédéral Adjoint, Vice-président de la section Anc-BENELUX
Joeffery NYAYE : 2ème Trésorier fédéral Adjoint et Secrétaire Général de la section Anc-UK
Augustin GLOKPON : Conseiller fédéral à l’organisation
Firmin KOUTODJO-FOLLY : Conseiller fédéral
Nathaniel Têvi LAWSON : Conseiller au Bureau National

Les signataires épinglent l’immobilisme et la l’ethargie de l’opposition, “qui s’entre-déchire dans un incompréhensible combat d’arrière-garde”, alors que “ le régime, tel un bulldozer, écrase tout sur son passage dans volonté de s’éterniser au pouvoir “.

Ensuite, ils expriment leur désaccord avec les résolutions et recommandations du Conseil National du 10 octobre, «en deçà voire même en contradiction d’avec les attentes pour provoquer le changement libérateur du joug de la dictature ».

Pour les signataires, le Conseil national était un rendez-vous manqué d’un examen critique du fonctionnement du parti qui a conduit à la crise post-électorale du 22 février 2020.

Pour rappel, Jean-Pierre Fabre, le candidat de l’ANC est arrivé selon la CENI aux ordres, en troisième position avec 4% loin derrière SE DR Agbeyome Kodjo et Faure Gnassingbé. Le contentieux étant toujours d’actualité.

Le Conseil national aurait ainsi occulté la question du désaveu de l’électorat de base de l’ANC, parti voter pour le MPDD, la question de l’offre politique et la stratégie de conquête du pouvoir, et surtout la rupture de la confiance entre l’ANC et les masses populaires.

Un nouveau congrès extraordinaire et l’exigence de réformes.

Depuis Fevrier 2020, la situation est devenue préoccupante au sein du parti qui a obtenu 4% lors de l’élection présidentielle. Plusieurs adhérants ne sont plus au parfum avec la conduite des affaires du parti et surtout la ligne de participer aux élections regionales.

Dans cette logique, les signataires et plusieurs membres exigent une remise à plat de la ligne actuelle du parti. Pour eux, la nouvelle donne doit passer par la rupture avec les stratégies participationnistes aux élections et de dialogisme adoptés au cours du dernier Conseil national.

« Nous sommes surpris qu’après l’épisode 2017-2018, l’ANC puisse encore accorder la moindre crédibilité au régime RPT/Unir au point de vouloir engager des discussions avec ce dernier », déclarent-ils. Et d’ajouter « On ne discute pas avec une dictature, on la combat ».

Ils soulignent qu’ un tel combat ne pourra se mener sans un rassemblement de l’opposition. Les signataires demandent que le parti soit à l’initiative d’un rassemblement de l’opposition, dans la mesure du possible, tout en tenant compte des erreurs du passé pour un meilleur fonctionnement.

” Nous devons plutôt être à l’initiative d’un vaste mouvement composé de toutes les organisations patriotiques résolument engagées dans la lutte pour l’alternance”, soulignent les signataires.

Enfin, la Fédération Europe-Asie demande au Bureau national l’abandon de sa stratégie de participation à tout prix aux élections. Le dernier Conseil national a en effet posé les bases d’une stratégie de tout-électoral pour combattre la dictature.

« Aucun de nos compatriotes n’accepterait que l’ANC cautionne ce régime en participant à des élections sans condition . Le but ultime de notre combat est le « Changement » et non une simple participation aux élections », relèvent-ils.

Enfin, les signataires expriment la nécessité d’une réforme du parti et lancent un appel à la tenue d’un congrès extraordinaire dans les meilleurs délais.

En conclusion c’est un coup de tonnerre de la Fédération Europe-Asie qui sonne la traversée d’une zone de turbulence. Aux premiers dirigeants de savoir manoeuvrer pour apaiser les membres et le adhérants.

Mena

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