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Togo-Pétrolegate : après le rapport d’audit, le silence gagne le camp Unir.

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Il y’a de cela quelques jours, le rapport d’audit dans l’affaire Petrolgate a été publié. Suite à cela les voix commencent par baisser, on se demande si les Adjakly, Legezim et autres qui gesticulaient à haute voix auraient perdu leurs langues?

Dans tous les cas, nombreux sont ceux qui ne seront pas surpris, puisque c’est le Togo. Et dans ce pays, l’impunité est devenue la chose la mieux partagée, de telle sorte que ceux qui sont aux affaires donnent l’impression de ne rien devoir à personne. Les sociétés d’Etat sont gérées comme des épiceries de famille, sans que personne ne lève son petit doigt. Dans ce contexte, de quoi aurait peur l’ancienne ministre en charge du Commerce, Mme Bernadette Legezim-Balouki, actuellement députée à l’Assemblée nationale, citée dans le détournement des fonds par le rapport d’audit sur la commande de pétrole au Togo ?

Sous d’autres cieux, cette dame serait déjà en train de s’expliquer devant la justice. « La ministre Essossimna B. LEGEZIM-BALOUKI est invitée à justifier toutes les dépenses effectuées sur le compte séquestre dont elle fut l’unique signataire. A défaut, elle devra rembourser l’intégralité des sommes mises en cause, soit un montant cumulé de sept cent quarante-deux millions cinq cent soixante-douze mille quatre-cent cinquante (742 572 450) francs CFA », indique le rapport d’audit.

En outre, Mme Legezim-Balouki et l’ex-Coordonnateur du secrétariat de la commission technique du CSFPPP, Adjakly Francis Sossah, « doivent fournir, sans délai, les pièces justificatives des paiements effectués, en faveur de tiers autre que le trader, sur les comptes du CSFPPP ouverts dans les livres de l’UTB et de l’Ecobank ». Dans le cas contraire, « ils doivent rembourser l’intégralité de la somme mise en cause, soit douze milliards sept cent vingt-et-un millions cinq cent cinq mille cinq cent soixante-huit (12 721 505 568 FCFA) ».

Voilà une personnalité dans le giron du régime cinquantenaire, sur qui pèse cette charge. Mais paradoxalement, elle ne semble s’inquiéter de rien. Elle continue de siéger tranquillement à l’Assemblée nationale, cette institution de la République dont le rôle est de contrôler l’action du gouvernement et d’interpeller les membres de l’exécutif sur un sujet délicat s’il y a lieu, surtout qu’on parle de la corruption et de détournement de deniers publics. On comprend le silence des députés, puisqu’en fait, ils ne sont, eux tous, qu’au service d’une seule personne qui se trouve être leur bienfaiteur (tout le monde sait comment se sont déroulées les dernières élections législatives qui a coopté ces députés).

En réalité, c’est la promotion de l’impunité qui continue sous le régime cinquantenaire. L’assainissement des finances et la bonne gouvernance qu’on chante aux Togolais à longueur de journée dans les discours mielleux, ne sont que des leurres.

Cependant, si c’était un véritable opposant au régime à l’Assemblée nationale qui dénonce des méthodes de gouvernance et tente d’ouvrir les yeux aux populations, il serait rapidement dépouillé de son immunité parlementaire et livré à la merci de la justice dont on connaît bien la dépendance. Mais comme il s’agit ici d’un proche du régime, les recommandations du rapport d’audit peuvent attendre. Ces centaines de millions détournés n’interpellent presque personne pour le moment.

Comme la ministre Essossimna B. Legezim-Balouki, d’autres personnalités accablées par ce rapport, à l’instar des Adjakly, continuent de faire comme si de rien n’était.

Nous y reviendrons

Gerad Arouet

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