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Togo-Audit des Comptes des Sociétés Publiques : Désordre et calamités organiques.

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Le ministre de l’Economie et des Finances

Le 15 juillet dernier tombait l’information selon laquelle le gouvernement auditera les comptes des entreprises publiques, cela par le truchement du ministère de l’Economie et des finances. Cet audit qui prendra en compte les activités financières déroulées 2021, 2022 et 2023, passera notamment par une vérification générale des comptes des entreprises publiques, établissements publics, fonds d’Etat, sans parler des organismes autonomes ayant bénéficié des subventions de l’Etat.

Le but de ce contrôle des comptes publics est, avant tout, de vérifier si les ressources allouées dans le cadre des différentes subventions ont été utilisées sans magouilles aucunes. Voilà une opération qui cadre parfaitement avec des mesures prises par le gouvernement en termes de qualité des services publics. On ne peut pas ne pas louer cette initiative dont les autorités ont la charge. Mais dans le même temps, on craint que l’opération n’ait du plomb dans l’aile.

Haplucia–Cour des comptes, même combat.

Ce contrôle des comptes publics togolais devrait en réalité emporter la conviction de plus d’un citoyen. Elle devrait même permettre aux citoyens de toutes les couches sociales de comprendre le comment du pourquoi de la gestion financière de nos institutions publiques. Mais les institutions qui sont les nôtres sont telles, qu’on ne saurait donner cher dudit audit. Dans un pays où l’équation des corruptions est à ce jour restée irrésolue, et contre laquelle des institutions dissuasives en la matière telles que la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA) et la Cour des comptes, n’ont jamais été assez audacieuses pour crever l’abcès, on se demande si l’audit annoncé à sons de trompe sera couronnée de succès.

S’il faut en croire l’article 107 de la Constitution, la Cour des comptes a pour fonction de juger les comptes des comptables publics. Elle assure pour ainsi dire la vérification des comptes et de la gestion des établissements publics et des entreprises publiques. Et son rôle auprès du Parlement et le gouvernement dans le contrôle de l’exécution de la loi de finances n’en est que plus noble. Cette même Cour des comptes a comme oublié ses attributs auxquels on reconnaît son autorité. Son silence face aux détournements et autres crimes financiers est proverbial.

Confier des charges d’une rigueur régalienne à une institution qui n’en fait pas preuve revient à asséner un coup d’épingle à une armure d’acier qu’est la corruption dont les auteurs n’ont jamais été inquiétés, l’impunité aidant. Mais à défaut de compter sur messieurs les commissaires de la Cour des comptes dont on sait déjà le défaut de la cuirasse, l’on aurait pu prendre appui sur l’autre institution qui y ressemble, la fameuse Haplucia.

Mais l’institution créée en 2015 a tellement montré ses limites face aux affaires à l’issue desquelles elle aurait pu sortir grande, qu’on ne peut pas non plus lui faire confiance quand viendra l’heure de l’audit.

Comment miser sur une institution qui se montre faible avec les forts et vice versa ? Bientôt six ans que la Haplucia est portée sur les fonts baptismaux, son trophée de chasse est aussi convaincant que les larmes d’une cantatrice à l’opéra.

C’est se leurrer que de croire à une révolution de quelque nature que ce soit. Et aussi longtemps que la Cour des comptes et la Haplucia feront preuve de pusillanimité, les audits seront toujours sujets à caution.

Gérard Arouet

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