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Togo-Réclusion criminelle : Le doigt d’un militaire coupé ; 7 ans de prison pour l’agresseur.

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Un homme a écopé ce mardi 03 août d’une peine de 7 ans de réclusion criminelle pour avoir tranché le doigt d’un militaire lors d’une descente de l’opération entonnoir à Bagbégan dans la préfecture de l’Avé.

Le drame s’est produit en 2014, lors d’une opération de lutte contre le trafic de carburant frelaté (opération entonnoir) à Bagbégan, non loin de la frontière avec le Ghana. À l’époque, l’accusé nommé Atoh Yao était l’un des jeunes qui se sont révoltés contre les agents de la Force d’Intervention Rapide (FIR) devenue, 1er Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), qui menaient l’opération.

Aux dires de la victime elle-même, c’est durant la révolte des jeunes que le drame s’est produit.

« (…) Au cours de l’opération, nous avons saisi des bidons de carburant et interpellé quelques contrebandiers. À un moment, il y a eu un soulèvement des populations. Donc, je suis allé ramener notre voiture qui était garée un peu plus loin de nous afin d’embarquer le carburant saisi, en plus de deux motos. Nous étions à côté du véhicule quand, j’ai senti un poids derrière moi. Je me suis tourné et j’ai remarqué que quelqu’un avançait un coupe-coupe vers ma tête. C’est là que j’ai amené ma main vers ma nuque et le coupe-coupe a tranché mon pouce », a-t-il déclaré.

Avant de poursuivre, « Je suis maintenant à moitié opérationnel. On ne peut plus m’envoyer là où les deux mains doivent travailler. Je demande qu’il me dédommage avec 25 millions ». La victime a également indiqué à la Cour, qu’ils avaient mené l’opération en treillis et que l’accusé savait qu’il avait affaire à un agent du ministère public en fonction.

Cependant, les propos du militaire seront contredits à la barre par ceux de l’accusé et des témoins de la scène, ainsi qu’un témoignage d’un autre militaire présentés par l’avocat de la défense, Me Jean Yaovi Degli. Selon ce dernier, le sieur Yao était de retour du champ lorsqu’il a croisé la victime et les autres militaires, qui étaient tous en tenue civile sur le lieu de l’opération.

L’adjudant s’approche de lui et commence à l’interroger en français, mais ce dernier n’ayant pas fréquenté et ignorant à qui il avait affaire, a juste tenté de dire à son interlocuteur qu’il ne comprenait rien de ce qui se passait, poursuit l’avocat.

‘’C’est là que le militaire a commencé par fouetter avec sa cordelette, l’accusé qui avait entre ses mains, un coupe-coupe. Celui-ci en voulant se défendre, a malheureusement soulevé la machette qui a tranché le doigt du militaire au moment où il continuait de le rouer de coups’’, a expliqué Me Degli.

Après la présentation des deux versions, l’avocat général, représentant du ministère public, a requis une peine de 10 ans contre l’accusé, tandis que la défense en se basant sur des manquements, constatés dans la procédure de renvoi du dossier à la Cour d’Assises, a plaidé la peine minimale qui est 5 ans pour son client, du moins une peine pouvant lui permettre de rentrer chez lui après avoir passé plus 6 ans en détention, car « il y a bel et bien des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé ».

En dépit du fait que la Cour d’Assises ait reconnu dans sa délibération qu’il existe des circonstances atténuantes en faveur de l’accusé, ce dernier est condamné à 7 ans de prison pour violence volontaire aggravée et une somme de 12 millions de FCFA à verser à la victime. Le sieur Yao va donc purger un trimestre de prison avant de recouvrir la liberté.

Gérard Arouet

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